• 07h30. Le chauffeur du bus allume les lumières de la cabine après un voyage de près de 11 heures. Tout le monde émerge doucement dans son siège-couchette, un peu en vrac.

    Nous sortons du bus dans une fraîcheur matinale que nous avions oubliée depuis notre arrivée au Mexique.

    Nous nous dirigeons vers notre hôtel qui se situe à moins d'un kilomètre de là, à pied.

    Bonne pioche, celui-ci est mieux que prévu : neuf, propre et décoré avec goût  dans une ancienne demeure coloniale retapée.

    Il est maintenant 8 heures, trop tôt pour le check-in. Nous partons donc en quête d'un café chaud.

    Une fois les cafés en main, nous retournons illico à l'hôtel pour nous inscrire à une visite guidée de deux villages tzotziles, des populations natives.

    Un minibus passe nous prendre 45 minutes plus tard et nous voila en route pour Zinacantan accompagné d'Alonso, un guide hispano-anglo-francophone maîtrisant également le dialecte tzotzile. Ce qui peut être utile vu que la majeure partie de cette ethnie ne parle pas espagnol.

    Le nom du village, Zinacantan, signifie, en Tzotzile, le village de la chauve-souris, ce qui est amusant vu que la seule chauve-souris du bled est sur le sol:

    Zinacantan

    Y'a un bat signal dans le gazon...

    Le village est spécialisé dans la culture des fleurs sous serre et dans le tissage de laine.

    Tisseuse

    Une tisseuse au travail

    Le premier point fort de la visite est sans conteste l'église de San Lorenzo.

    Eglise de San Lorenzo

    L'église, avec deux femmes en tenue traditionnelle sur le parvis

    Deux règles avant d'entrer dans le vif du sujet :

    1) De photo dans l'église tu ne prendras point.

    2) De photo de personnes en plan principal tu ne prendras point (à moins de payer 10 pesos et d'avoir demandé avant).

    Une fois ces règles acquises, la visite débute et force est de constater que les villageois prennent grand soin de leur église qui est d'une simplicité criante.

    Maintenant que j'y pense, ceci est une vérité générale au Mexique : toutes les églises que nous avons visitées, sans exception, sentent le détergent et sont totalement exemptes de poussière.

    Clocher

    Le clocher de la chapelle voisine

    Nous poursuivons la visite par une dégustation du Poch, un alcool artisanal de canne à sucre qui peut se boire nature, aromatisé à l'hibiscus ou à la cannelle.

    Degustation du Poch

    Alonso au service

    Comme nous le disions plus haut, les membres de cette communauté sont passés maîtres dans l'art du tissage. Ils portent, pour la plupart, la tenue traditionnelle constituée de jupe, châle et poncho fleuri qui, cette année, est teinté en violet. On peut en voir quelques éléments sur la photo précédente ainsi que sur celle de la façade de l'église avec les deux jeunes femmes.

    Alonso nous invite alors à passer dans la pièce du fond qui n'est autre qu'une cuisine en terre battue. Nous y découvrons deux villageoises en train de préparer des tortillas maison cuites sur le feu de bois.

    Tortillas maison

    De loin les meilleures tortillas que nous ayons goûtées jusqu'alors

    Nous nous confectionnons quelques tacos à base de haricots rouges, de fromage, de sauce au piment et de pépins de citrons concassés. Un vrai régal.

    Nous repartons quelques temps plus tard en direction de San Juan Chamula, un village abritant une autre communauté autonome indigène quelques kilomètres plus loin.

    Cette communauté a, elle aussi, une tenue traditionnelle portée en toute circonstance comme signe de réussite ou d'appartenance sociale.

    Les hommes portent un poncho en peau de mouton noir ou blanc (en fonction du mouton qui passait dans le coin) et les femmes, une jupe en peau de mouton noire.

    8 Novembre - 1er jour à San Cristobal de Las Casas

    Tenues traditionnelles.

    Dans ce village, les règles Jedi sont les mêmes : de photos tu ne prendras point...

    Du coup, nous ne pouvons vous montrer que l'extérieur de l'église San Juan Bautista :

    San Juan Bautista

    Eglise San Juan Bautista

     

    Detail du porche

    Détail du porche

    La partie intéressante se trouve à l'intérieur où une foule de fidèles se pressent, à genoux, sur un sol carrelé couvert d'une sorte de chaume symbolisant la montagne ( et rendant ce sol particulièrement glissant et casse-gueule).

    L'atmosphère est très enfumée de part les centaines de bougies allumées.

    Les fidèles se pressent auprès des healers, prieurs soigneurs, qui leur indiquent, en fonction des symptômes, le nombre de bougies à allumer, leur taille et leur disposition au sol. Car oui, ces bougies brûlent à même le sol et il peut y en avoir des dizaines pour une seule personne.

    Une autre méthode de guérison est celle du rot qui permet d'expulser le mal en éructant, ce qui est grandement facilité par le soda qu'ingurgitent les fidèles au sein de l'église.

    Reste enfin la méthode du transfert de la maladie vers un animal qui sera sacrifié. Il s'agit, en général, d'un poulet.

    Ces pratiques s'inscrivent dans un syncrétisme incroyable entre les anciennes religions et le catholicisme imposé par les espagnols.

     

    Sur cette vision extraordinaire, nous repartons pour San Cristobal. Il est temps de se balader un peu...

    Zocalo

    Zocalo

    Et de manger car , pour une fois, nous n'avons rien avalé depuis hier après-midi. Nous trouvons une taqueria à l'air sympathique avec une carte alléchante :

    Taqueria

    A droite, le cuistot s'affaire sur un broche de pastor qui semble pas mal du tout (vous ne la voyez pas, mais nous, nous l'avons vue, sentie et goûtée ;-) )

    Nous prenons différentes quesadillas (normal pour le goûter dans le coin). Deux classiques pastor-queso pour moi et une pastor-queso-ananas pour Elle.

    Quesadilla

    Quesadilla al pastor con pina (avec en prime du citron vert, des oignons, de la coriandre et une sauce au piment vert)

    Nous continuons alors notre tour de la ville, au gré des rues, sans réel but.

    San Cristobal de las Casas

    Nous rentrons à l'hôtel pour écrire quelques lignes sur le blog et nous changer.

    Nous ressortons réserver notre sortie en bateau du lendemain et dîner vers 20 heures, un peu KO, pour rentrer nous coucher assez tôt, pour ne pas dire avec les poules (tout du moins avec les survivantes de l'église).

    San Cristobal de las Casas

     

    Hasta la proxima!


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  • Hier soir, nous avions réservé notre sortie dans la réserve du Canyon de Sumidiro. Nous nous levons donc vers 7h30 pour prendre un petit déjeuner à l'hôtel avec fruits, œufs et yaourts.

    Un collectivo affrété par la boîte d'excursion passe devant l'hôtel et nous grimpons à bord. S'ensuit 1 heure de route vers la vallée pour atteindre l'embarcadère de Chiapas de Corzo.

    Embarcadere de Chiapas de Corzo

     Embarcadère De Chiapas de Corzo

    Nous enfilons des gilets de sauvetages avant de grimper dans un bateau avec pas mal d'autres gens. Le Canyon de Sumidero est une réserve naturelle protégée.

    Il s'agit d'une rivière encaissée entre deux pans de falaises vertigineuses, jusqu'à 1000 mètres à certains endroits. Lors des grandes pluies, près de soixante cascades percent ces parois pour se jeter dans le vide.

    Nous démarrons le tour à fond de train, les deux fois 250 chevaux envoient plutôt pas mal dans ces eaux calmes.

    Canyon de Sumidero

    Le pilote arrête son bateau pour nous montrer quelques particularités géologiques, les points clefs de la structure géologique mais également pour nous parler écologie ou nous présenter la faune :

    Canyon de Sumidero

    Canyon de Sumidero

    Pélicans

    Nous entrons plus avant dans ce canyon long de plusieurs kilomètres. La végétation est luxuriante et s'accroche aux parois escarpées :

    Canyon de Sumidero

    Plus loin, nous apercevons une grotte à fleur d'eau. Une plateforme se dessine dans la paroi, accessible depuis les bateaux par une échelle. Il s'agit d'une microscopique chapelle.

    Nous continuons notre chemin vers l'Arbol de la Navidad, une formation rocheuse qui ressemble à un sapin moussu et ruisselant, emmitouflé dans un nuage de bruine :

    Arbol de Navidad

    Arbol de Navidad

    Au bout du cours d'eau, un lac artificiel se dévoile. Il s'agit du bassin de retenu du barrage Manuel Moreno Torres inauguré en 1981. Ce barrage fournit en électricité toute la région et bien plus encore. Il s'agirait du quatrième barrage hydroélectrique le plus productif au monde...

    Barrage

    Sur le retour, nous croisons un crocodile en pleine sieste au gré des clapotis.

    Crocodile

    Crocodile en mode cool

    De retour sur la terre ferme, nous allons faire un tour à Chiapas de Corzo qui n'a pour intérêt que son minuscule marché

    Marché de Chiapas de Corzo

    et une structure de brique sur le Zocalo, une fontaine surmontée d'une coupole:

    Chiapas de Corzo

    Fuente Colonial ou Pila

    De retour à San Cristobal, nous mangeons un morceau dans notre cantine locale, quelques tacos con queso y pastor.

    Un petit tour à la nuit tombante dans le centre historique permet de voir les bâtiments sous une lumière différente.

    9 Novembre - 2 eme jour a San Cristobal de las Casas

    Enfin, nous dînons dans un autre restaurant, un plat Aztecal (poulet, boeuf, chorizo, fromage, oignon et cactus cuits dans une marmite en pierre et servis avec des tortillas (pour changer)) pour moi

    9 Novembre - 2 eme jour a San Cristobal de las Casas

    et un Relleno de Chili pour Elle (piment farci).

    9 Novembre - 2 eme jour a San Cristobal de las Casas

    Demain, nous ferons le tour de la ville historique avant de prendre un bus pour Palenque à 15h45.

     

    Hasta luego !


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  • Aujourd'hui, journée tranquille. Nous allons visiter la ville, du moins ce que nous n'avons pas encore vu, puis prendre notre bus pour Palenque vers 15h45 pour un un trajet, théorique de 5h45.

    Première étape, comme toujours, le petit déjeuner qui reste frugal et très agréable dans ce petit hôtel. Rien de bien notable, des œufs, des fruits, du yaourt...

     

    Nous entamons la balade par les abords du Zocalo, en débouchant de notre rue :

    Cathedrale

    La cathédrale de San Cristobal est de style baroque, du 17ème siècle. Sa façade est décorée de motifs floraux et géométriques : 

    Cathedrale

    L'intérieur est décoré de superbes retables en bois dorés qui viennent contraster avec la simplicité des murs et des voûtes.

    La chaire sculptée, sur la droite, est impressionnante de détails et de finesse.

    Cathedrale

    En sortant de la cathédrale, nous nous dirigeons vers le côté opposé du Zocalo qui abrite une demeure du 16ème siècle, dans le style renaissance espagnole.

    Il s'agit de la Casa de Diego de Mazariegos :

    Casa de Diego Mazariengos

    Cette bâtisse est une des plus anciennes de la ville.

     

    Comme toujours, pour ne pas perdre les bonnes habitudes, la ville est jalonnée de nombreuses églises et temples. Nous en avons sélectionné deux qui nous semblaient des plus intéressants.

    Tout d'abord, l'église de Santo Domingo située sur les hauteurs de la ville. Elle est toujours de style baroque, de la même époque que les autres.

    La grosse différence réside dans les boiseries qui tapisse l'intérieur. Toute cette église est un véritable incendie visuel dès lors qu'un rayon de soleil vient frapper un vitrail.

     

    Santo Domingo

    La façade n'est pas en reste malgré un filet de protection qui vient quelque peu gâcher les lignes sculpturales de l'édifice.

    Santo Domingo

    La seconde église que nous avons relevée est d'un tout autre style :

    San Cristobal de las Casas

    Il s'agit de l'église de Santa Lucia, connue pour son bleu magnifique.

     

    Au sortir de ces églises, nous flânons au gré des ruelles colorées de la ville. Certaines sont escarpées et débouchent sur de petits squares verdoyants.

     San Cristobal de las Casas

    Au détour d'une de ces rues, nous tombons nez-à-nez avec le Mercado de Dulces, un marché couvert spécialisé dans les confiseries et pâtisseries. Il faut noter qu'aucune des douceurs proposées ne nous a vraiment faite rêver...

    Mercado de Dulces

    Peut-être l'armée d'abeilles voletant autour, ou le souvenir des camotes (confiserie à base de patates douces), nous avaient-ils refroidis ?

     

    Quoiqu'il en soit, il est temps de partir, sans déjeuner par manque de temps. Nous nous dirigeons vers la gare routière qui n'est pas très loin.

    Le bus Cristobal Colon part dans les temps, deux chauffeurs à bord, pour un périple de plus de 5 heures.

    Notre heure d'arrivée estimée est 21h30.

    Soudain, tout dérape... La route est très abîmée, extrêmement sinueuse, nous faisons du 30 à l'heure (et cela reste très flippant vu les virages et la tronche de la route).

     

    Bref, à 20 heures et quelques, en pleine cambrousse, le bus s'arrête pour la seconde fois (le premier arrêt en pleine forêt semblait être lié à un problème technique requérant l'aide d'un passager, mais nous ne saurons pas le confirmer...).

    En fait, c'est la pause déjeuner du chauffeur, qui en profite pour aller déconner avec son collègue qui dort dans la micro cabine dans la soute... (Faut bien se reposer tout de même...)

    On hallucine, du jamais vu. Nous sommes paumés au milieu de la route, dans un abri avec toilettes et snacks. Le chauffeur ne communique pas, on ne sait pas quand nous arriverons... Un cauchemar...

    Nulle part

    Elle repère un couple potentiellement anglophone. Je les aborde, bonne pioche : des tchèques. Il s'avère qu'ils ont fait le même trajet, dans l'autre sens il y a peu et nous apprennent que nous sommes encore à 3 ou 4 heures de Palenque (alors que nous avions prévu, et la compagnie de bus aussi, d'arriver dans 45 minutes)... La douche froide...

     

    Au final, nous débarquerons à Palenque vers minuit. Par chance, nous trouvons l'hôtel assez facilement, la ville ne craint pas, le trajet à pied est bouclé en 15 minutes, le réceptionniste est sympathique.

    Sauvés !

     

    Demain, nous attaquons le site archéologique de Palenque.

     

    Hasta luego 


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